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Jeudi 25 mars 2010 à 0:00

Comment fonctionne la censure sur internet

Il n'aura pas fallu longtemps à Pekin pour filtrer les réponses dunouveau moteur de recherches proposé par Google depuis Hong Kong. Maisla Chine n'est pas le seul pays expert dans la censure du web. Tourd'horizon de l'arsenal des "ennemis d'internet"... et des façons de lescontrer.

Quelques heures après que Google a transféré les requêtes chinoisesvers ses serveurs de Hong Kong, la Chine commençait déjà à filtrerl'accès à google.com.hk. Ainsi le "départ de Google", même s'il n'estpas sans conséquence, aurait fait beaucoup de bruit pour rien ? Est-ildonc si simple de censurer le web ?

En 2009, une soixantaine de pays ont été concernés par une forme decensure du Web selon Reporters Sans Frontières (RSF), soit deux foisplus que l'année passée. 120 blogueurs, internautes et cyberdissidentssont actuellement derrière les barreaux pour s'être exprimés en ligne.

Les techniques de la censure

Le point unique d'accès au réseau. Pour les pays qui ont établi unpoint unique d'accès au réseau (Turkmenistan, Cuba en parallèle d'unréseau international), géré par un opérateur télécom en situation demonopole public, la surveillance est facilitée car tout est centralisé.Si l'Etat décide de couper l'accès au réseau, c'est un peu comme si lestechniciens n'avaient qu'à mettre un interrupteur en position "off".L'action est effectuée directement sur le "backbone", qui gère l'accèsau Web dans tout le pays. C'est ce vers quoi s'engage la Birmanie, quiest en train de construire son propre réseau télécom, avec l'aided'Alcatel-Lucent (voir encadré). Le Venezuela serait lui aussi bienparti pour.

La suppression de sites. Lorsque les Etats ont le contrôle desserveurs de noms de domaine , ilspeuvent tout simplement "désenregistrer" un domaine pour rendre lecontenu du site indisponible. L'autre méthode consiste à demander àl'hébergeur du site d'effacer les données de son serveur.

Le Filtrage par IP et DNS (adresses des ordinateurs et des serveurs).Il est réalisé à l'aide de routeurs, de pare-feu ou de proxys,paramétrés pour filtrer des adresses de machines, des nomsde domaine , ou encore des numéros de port. Ce filtrage a poureffet de bloquer l'accès direct aux sites. Il est mis en place au niveaudes fournisseurs d'accès, et peut être répété au niveau desentreprises, des bibliothèques... comme c'est le cas pour toutes lestechniques exposées.

Le filtrage par mot-clé. Il peut se faire sur les mots-clés présentsdans les URL (adresses des sites), ou dans les moteurs de recherche (lesite n'est pas bloqué mais il est plus difficile de le trouver). Dans lecas de Google en Chine, le moteur s'était engagé à filtrer lui-même enamont les résultats de recherche sur Google.cn. Maintenant que Google aarrêté cette autocensure, la Chine doit filtrer elle-même les résultats,mais c'est moins efficace.

Le blocage ponctuel de sites. La censure n'est pas forcémentconstante, elle peut prendre la forme d'une "liberté surveillée". Dessites habituellement accessibles peuvent alors être rendus impraticablesseulement en période de troubles. Par exemple grâce à une attaque par"déni de service" (saturation d'un serveur par l'envoi de requêtessimultanées), ou en diminuant temporairement les débits, comme le fontl'Iran ou la Birmanie (il devient alors très difficile de téléchargerdes photos ou des vidéos, voire d'envoyer des mails).

Disposer d'un seul opérateur télécom (comme en Iran) et d'un seulfournisseur d'accès facilite la censure. Quand il existe plusieurs FAI,c'est à chacun d'appliquer les filtres. Ce qui ne fonctionne pas à tousles coups. En Erythrée par exemple, deux des quatre fournisseurs d'accèsne prennent pas la peine de bloquer les sites de la diaspora, expliqueLucie Morillon, du bureau nouveaux médias chez RSF.
Une censure quicoûte cher

Selon RSF, c'est la Chine qui dispose du système de censure le plussophistiqué. Elle y a mis les moyens. "Plusieurs dizaines de millions dedollars" selon Lucie Morillon, qui précise que "plus on y met d'argent,plus la censure est efficace". Vouloir museler les internautes tout endéveloppant une infrastructure télécom à même d'assurer un développementéconomique rapide a aussi un coût humain : 30.000 à 40.000"cyberpoliciers" chinois seraient en charge d'appliquer la censure. Leurrôle: surveiller, repérer, actualiser le filtrage... C'est que la Chineest le premier pays en nombre d'internautes, et à ce titre c'est laChine qui emploie le plus de cyberflics. Mais le métier est porteurégalement en Iran ou en Russie.

Les "Ennemis d'Internet" en 2010

D'autres pays n'ont pas les moyens de leurs ambitions censoriales.Certains, comme la Syrie, hésitent par conséquent à développer leursinfrastructures, de peur de ne pouvoir les contrôler. Quand la censureest techniquement ou financièrement impossible, deux méthodes : empêcherles internautes de surfer (avec des tarifs inabordables comme à Cuba,une infrastructure obsolète rendant les connexions difficiles...), ouencourager l'autocensure grâce à l'intimidation (arrestations auViet-Nam, contrôle d'identité à l'entrée des cybercafés au Bélarus...).

La liste des ennemis d'Internet établie par Reporters sans frontièresréunit cette année l'Arabie saoudite, la Birmanie, la Chine, la Coréedu Nord, Cuba, l'Egypte, l'Iran, l'Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, leTurkménistan, le Viêt-Nam.

Source: l'Expansion.com

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